J'ai abandonné accidentellement mon éclaireur. Respire
Guerre menée au loin. Respire
Si loin que chaque infime mouvement se fait sentir en moi comme un séisme.
Respire
Batailles décisives... Défaite.
La résistance est mourante.
Que faire à présent ? Respire fort
Soleil se couche sans plus se lever. Lune nous a, m'a abandonnée.
Lumière crue et noire m'aveugle. Respire
Besoin
Je hurle. L'oiseau ne s'envole pas. Et l'onde m'ignore. Silence
Toujours ce décors vide et angoissant. Respire, beaucoup
Toujours ce putain de besoin qui brouille ma marre. Respire
Désespoir sonne. Dans son agonie la foi frêle le repousse. Silence
Quel besoin ? Quel est ce besoin ?
Mon souffle est fétide. L'épuisement s'installe.
Seule la pénombre du vice éclaire le champs de bataille. Respire fort
Et la guerre pousse ses derniers cris. La chute ? Silence
Je veux. Je... ce besoin. Le besoin ce putain de besoin subsiste. Respire, beaucoup
Une terre aride et froide. Du froid de la tombe. Respire
Et ils sont tous là. M'observent. Respire, doucement
Je lève la tête comme un pantin. Ils me regardent. M'observent. Respire
Des visages que je ne peux lire.
Parmi eux l'un ouvre la mâchoire. Un hippopotame qui baille devant une charogne. Respire fort
Elle s'écarte et s'allonge. Fond noir ténébreux. Il articule, mécaniquement. Respire Beaucoup
Je l'observe. Je devine. C'est le cri cynique du corbeau. Il allonge cette note stridente à en éclater les dents et faire grincer les os. Respire
Autre l'appui.
Autres suivent.
Chœur cacophonique d'outre-tombe. Respire, beaucoup
Rideau de brouillard couvre le chœur. Et disparaît comme dans un cauchemar. Respire
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| Molly Lesher © |
Je pensais être endormis jusqu'à me voir éveillé. Respire, beaucoup
Pas la carcasse. Mon esprit qui me révèle cet univers.
Il est réel. Tout est réel.
Une fillette jetée dans ce gouffre depuis une décennie se retrouve étendue sur du béton en ruine gardé par des feuillages sauvages.
Vêtements rongés par des flammes soudaines. Ses cheveux; la pierre; le sang gèle comme ce que tu manges, là; la poussière; les mouches toujours trop propres après leurs ablutions; tous, ne font plus qu'un.
Le crâne est entrouvert. Son vagin aussi. Sort sa cervelle fugitive sans force aucune pour fuir au loin.
Respire
Plus
Israphil ©.

No sabia que tenias un blog, trés bon
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